Bien piloter son drone

L’idée de posséder son propre drone est des plus tentantes : n’avez-vous jamais rêvé de voler et de parcourir les cieux ? N’avez-vous jamais rêvé de cette liberté inconditionnelle de partir à l’aventure et d’explorer les recoins les plus insolites ? Comme se faire pousser des ailes n’est toujours pas possible, les drones représentent une alternative plus qu’intéressante et sauront faire office de vecteurs de rêves. Ils (sur)voleront à votre place tout en prenant plusieurs photos et films ; certains modèles offrent même une vision immersive via des lunettes spécifiques pour des sensations réellement inédites. Vous l’aurez compris, les avantages d’acquérir un drone sont légion. Voici tous nos conseils pour bien profiter de cette expérience.

Par le low-cost, vous commencerez

Bien sûr, les derniers modèles offrent le nec plus ultra de la performance, avec leurs caractéristiques défiant toute contrainte. Mais vous n’êtes encore qu’un apprenti pilote qui aura de grands risques de faire crasher son appareil à plusieurs reprises avant d’en maîtriser le fonctionnement. Aussi serait-il plus avisé et logique, au début, d’investir dans un mini-drone qui ne coûte pas un bras et qui pourra remplir sans regret le rôle de souffre-douleur durant votre apprentissage. Si vous n’avez aucune idée sur le modèle le plus indiqué, sachez que nous avons préparé un guide spécial sur les drones les moins chers. N’hésitez pas à commander des pièces de rechange tant que vous y êtes (hélices, pieds, etc.) car vous en aurez certainement besoin au début. Ne vous en faites pas, tout le monde – et la maîtrise du pilotage – passe par là !

La patience est votre meilleure amie

Soyez averti dès à présent : vous allez crasher votre appareil une multitude de fois contre un mur, le plafond ou même ailleurs, à l’extérieur, suite à un tout petit coup de vent. En tout domaine, les premières fois ne sont jamais évidentes et le pilotage de drone ne fait pas exception. Afin de conserver votre motivation au top, vous devrez vous armer de patience. De beaucoup de patience. Rien n’est évident de prime abord, souvenez-vous de vos premières heures d’auto-école ou d’apprentissage d’un instrument de musique, par exemple. Il vous a bien fallu un bout de temps pour faire démarrer sans à-coups votre voiture ou pour jouer harmonieusement un petit morceau sur votre batterie ou tout autre instrument. Vous avez réussi à surmonter un tas d’épreuves au cours de votre vie, les commandes et le comportement d’un drone ne constituent qu’une étape supplémentaire.

Apprenez vos devoirs !

En France comme à l’étranger, la circulation dans l’espace aérien est méticuleusement réglementé pour des raisons évidentes de sécurité. Futur pilote, amateur ou pro, vous devez connaitre la législation sur le bout des doigts. Histoire de ne pas vous prendre la tête avec les réglementations, voici un petit récapitulatif qui vous évitera de passer la nuit au commissariat (merci qui ?) :

• La hauteur maximale autorisée pour le vol de drone est de 150 mètres : dépassez-la et votre appareil risquera de se faire broyer par un hélicoptère.

• Ne faites pas voler votre engin en zone urbaine comme les parcs, les rues, les stades ou les plages ; les zones à proximité des aérodromes, des bases militaires ou des centrales nucléaires sont bien évidemment interdites. Si vous voulez acheter un drone pour faire votre James Bond, désolé de vous annoncer que c’est mort. Utilisez le site aip-drones.fr pour connaître les zones interdites dans votre région, ça vous sauvera la mise.

• Sans grande surprise, il est interdit de filmer les gens à leur insu. Si vous croyez qu’un drone vous permettra d’espionner votre voisin/e ou de recueillir des images coquines, là encore, c’est cramé !

• Ne faites pas voler l’appareil depuis un véhicule en mouvement. Pas besoin d’être un génie pour savoir que vous pourriez perdre votre drone et que ce dernier pourrait crasher n’importe où et sur n’importe qui.

• Comme vous vous en doutez, perdre son drone est un pêché capital même en cas de vols FPV (vols immersifs à la première personne) : une seconde personne devra garder le drone à vue et pouvoir le contrôler par radio commande si jamais vous en perdez le contrôle. Le pilote n’a pas le droit de faire usage d’accessoires comme des jumelles pour garder une vue directe de son appareil.

Ces lois peuvent vous paraitre pour le moins contrariantes, mais croyez-nous, elles ont été édictées pour votre bien. Volez de manière responsable, chers pilotes en herbe !

Attention aux commandes inversées

Vous avez commencé à piloter votre drone et à le faire voler comme un champion. Tout fier de votre accomplissement, vous allez être tenté de vous enhardir, en faisant une manœuvre banale mais un peu plus complexe comme le demi-tour. C’est là que la fête (ou plutôt le supplice) commence ! Vous n’êtes pas à bord de votre appareil mais vous devez faire comme si : loin d’être évident quand la machine se dirige vers vous. Car toutes les commandes horizontales s’inversent et il va falloir faire l’opposé de ce que vous voulez. Tournez la manette à droite et le drone tournera à gauche, tournez-la à gauche et il tournera à droite. Facile en théorie, mais avec la radiocommande en main, c’est une tout autre paire de manches. Même si certains drones prennent en considération ce paramètre enquiquinant et le gèrent à travers un processeur intelligent – comme les DJI Phantom qui répondent toujours bien –, ça peut vite partir en vrille (au sens propre !) avec les autres modèles. Vous avez donc à apprendre à inverser votre cervelle dans ce cas, il n’y pas de remède miracle. Armez-vous de patience et de persévérance, deux qualités qui s’avéreront plus qu’utiles lors de votre perfectionnement. C’est en forgeant qu’on devient forgeron : à force d’entraînement, le processus deviendra de plus en naturel.

Les simulateurs : l’alternative économique

Si vous avez encore peur d’investir dans un drone et que l’idée de vous entraîner et de le faire crasher vous fait flipper, une alternative très ludique et réaliste est disponible : les simulateurs de vol en drone. Il s’agit de logiciels et d’applications mobiles qui vous permettent de prendre les rênes d’un drone et de vous placer en conditions de vols extrêmement réalistes. Un tas d’applications existent et certaines sont appréciables pour les économies qu’elles vous feront réaliser. Nous vous recommandons Electric RC Sim, disponible sur iOS pour la modique somme de 3,49 euros. Bien que fervents défenseurs de la pratique in situ, ce type d’application peut être un très bon point de départ afin de vous familiariser avec le pilotage de drone, et minimiser les risques de crashes.

Les exercices basiques

Vous avez scruté et appréhendé votre drone mais n’avez pas encore entamé le pilotage en tant que tel ? Réalisez ces exercices, ils vous aideront à maîtriser votre appareil et à devenir un as du pilotage :

• Décollage : Commencez bien sûr par le décollage, qui consiste à poser le drone bien à plat, puis effectuez un décollage suivi de la stabilisation du drone. Donnez un bon coup de gaz pour arracher votre machine du sol puis stabilisez-la à un mètre de hauteur.

• Atterrissage : Apprenez à atterrir sur un point fixe repéré à l’avance. Repositionnez le drone à midi afin de ne pas être perturbé par les commandes inversées en cette phase critique.

• Mouvements basiques avant/arrière et droite/gauche : Stabilisez le drone pour faire ces mouvements de va-et-vient avec un point de départ et de retour, vous vous accoutumerez ainsi à la sensibilité des commandes.

• Rotations : Faites des tours à 360 degrés, dans les deux sens, avant de revenir en position midi. Cela vous apprendra à la fois à ajuster votre vitesse et à bien alterner les commandes.

• Virages : Certainement l’exercice le plus délicat car un bon virage doit rester constant. Une fois le degré d’inclinaison trouvé, bloquez les commandes pour que votre drone puisse faire des cercles continus. Effectuez des virages vers la droite ou vers la gauche puis revenez au point de départ.

Ces exercices vous permettront d’acquérir une base solide dans le maniement de votre drone. Vous aurez entamé idéalement votre cursus de pilote chevronné.